Les Voisins
On rencontre « LES VOISINS » de Claude MERLE dans les endroits les plus inattendus : cette vieille dame à chapeau noir assise à une table de buffet de gare, ces individus louches croisés dans le hall d’un Festival Polar, ce groupe truculent attablé sous les voûtes d’un monument historique, ces figures quotidiennes plantées dans l’encadrement d’une vitrine urbaine, ce grand orchestre insolite sous la lumière des projecteurs… ils sont là, grotesques, fantastiques, saisissants, drôles, immobiles… silencieux.
Leurs regards fixes se posent dans le nôtre et nous voici déconcertés, dérangés par le réalisme de leurs expressions… jusqu’à ce qu’on les reconnaisse… ou plutôt qu’on reconnaisse dans chacun d’eux tout ce que Claude MERLE, leur auteur, a voulu y mettre : cette acidité très particulière mélangée d’humour et de tendre ironie.
Prenez alors le temps de contempler, détail après détail, ces images relief d’instants de vie figés dans la résine, d’en apprécier la patiente rigueur d’exécution et de vous laisser fasciner par l’un ou l’autre de ces tragiques personnages en attente de rien.
Mais méfiez vous ensuite de l’effet « mannequin » qui vous fera vous mettre à détailler tous les gens qui vous environnent comme s’ils faisaient partie des « VOISINS » et à être surpris qu’ils se mettent à bouger.
Geneviève Perraud
Le trombinoscope des Voisins